Yvan Perrière, Directeur de l'ESG Bordeaux

Chapo

3 questions avec Yvan Perrière, Directeur de l'ESG Bordeaux

Quelle est la genèse du partenariat entre l’ESG Sport et le Matmut ATLANTIQUE ?

Les sources d’inspiration que j’ai pu voir dans les différents stades que j’ai visité lors de mon voyage aux États-Unis, m’ont vraiment éclairées sur le fait qu’en France, et plus particulièrement chez nous à Bordeaux, le stade devait non seulement être un lieu iconique d’événements sportifs majeurs, mais aussi être un véritable écosystème dans lequel tout le monde transite. Et tout le monde cela intègre aussi les organismes de formation, notamment les écoles. 

À mon retour des États-Unis j’ai discuté avec les instances publiques du territoire pour essayer d’établir des partenariats pour l’ESG et il n’y avait pas énormément d’alternatives possibles. Nous avions pensé avec Monsieur le maire Nicolas Florian, à la patinoire de Mériadeck, au stade Chaban Delmas, au Palais des sports de Victor Hugo, mais leurs contraintes d’accueil étaient trop complexes à gérer pour pouvoir accueillir 250 étudiants de manière permanente. Puis il y avait le Matmut ATLANTIQUE, structure qui n’est pas sous le giron de la mairie, et qui paradoxalement a été la première avec laquelle j’ai eu des échanges. 

Lorsque j’ai rencontré Christophe Pierrel, président de la société Stade Bordeaux Atlantique, l’automne dernier, j’ai compris que nous avions des visions similaires. Nous nous sommes dit qu’il y avait quelque chose à construire ensemble puisque les bordelais ne s’étaient pas encore approprié le stade et que nos écoles ont toujours été un acteur majeur de l’écosystème, au travers de nos nombreux projets et métiers auxquels sont formés nos étudiants.  

La mairie a facilité les échanges avec le Matmut ATLANTIQUE, puis nous avons commencé à travailler avec les équipes du SBA qui ont accueilli avec enthousiasme ce projet. Aujourd’hui nous travaillons main dans la main pour faire rayonner le monde du sport sur le territoire bordelais. C’était vraiment ça l’idée, la genèse de ce partenariat. 

Comment voyez-vous l’ancrage de l’ESG Bordeaux dans l’écosystème sportif bordelais ?

La volonté du groupe Galileo Global Education a toujours été de s’ancrer sur les territoires et de répondre à des besoins d’emploi des filières d’activité pour lesquelles nous formons nos étudiants. Cette philosophie est aussi celle de l’ESG. Nous avons l’ambition de former des jeunes très opérationnels dans des filières très professionnalisantes et donc par définition nous nous devons d’être très proches des acteurs du territoire que ce soit des acteurs purement sportifs (club, associations, centres de formation) ou bien des acteurs dont le métier se fait autour du sport (retailer, distribution, business e-sport, activités récréatives, ludiques, santé et bien-être, coaching). 

Cela fait plus de 4 ans que nous travaillons avec des partenaires et l’objectif est de continuer de travailler avec eux sous deux formes : faire en sorte que les entreprises viennent au cœur de l’école au travers de Business Challenge, Business Project, Hackathon, Business Corner (lien vers page projets), et puis que l’école aille vers l’entreprise via les dispositifs étatiques (alternance, stage, contrat pro) qui nous permettent de faire en sorte que nos étudiants puissent être formés, être financés et surtout qu’ils développent leur expertise et compétences au sein de ces entreprises pour être, ensuite, recrutés à la fin de leur scolarité. Pour résumer : nous invitons l’entreprise au cœur de l’école et nous envoyons nos étudiants chez eux. Pour ça quoi de mieux qu’un lieu comme le Matmut ATLANTIQUE pour faire ce matching. 

L’ESG Sport va-t-elle permettre aux sportifs de haut niveau de suivre une formation ?

Mon terrain d’expérimentation personnel m’a toujours conduit à me dire que malheureusement une carrière de sportif de haut niveau ou une carrière en pôle espoir, en club amateur ne pouvait pas être conduite de manière solitaire. Il faut qu’il y ait, derrière, un socle de compétences parallèle pour permettre la transition vers la fin de carrière si jamais le sportif ne réussit pas à vivre de son sport ou si, malheureusement, il n’a pas les qualités ou la chance suffisante pour pouvoir faire de son sport un vrai métier. 

Quand j’étais au centre de formation de l’AS Saint-Étienne, près de la moitié de mon équipe est devenue professionnelle et a pu vivre de ce statut un certain nombre d’année, malheureusement l’autre moitié, dont je faisais partie, a été obligée de trouver d’autres voies professionnelles. 

Aujourd’hui ce ratio de 50% est beaucoup plus faible dans les sports où il y a des financements et en dehors du football, du rugby et peut-être un peu du basketball, du volley-ball et du handball les sources de financements pour les sportifs de haut niveau sont relativement faibles sans compter qu’il y a énormément de candidats et très peu d’élus. Il faut donc que nous puissions, en tant qu’école, pouvoir accompagner tous ces jeunes qui ont une passion mais qui ne pourront peut-être pas en faire une source de revenus pérenne. Nous avons voulu construire des programmes sur mesure pour faire en sorte d’allier à la fois la pratique sportive de ces jeunes mais aussi le développement de leurs compétences à travers des titres certifiés RNCP pour faire en sorte qu’ils puissent avoir un avenir professionnel en parallèle après leur carrière sportive. Pour cela, nous adaptons nos différents titres et diplômes sur des calendriers un peu spécifiques ainsi que notre rythme de formation pour faire en sorte que certains jeunes qui sont dans des carrières espoir ou dans des centres de formation, dans des clubs élites, puissent continuer à pratiquer leur sport tout en ayant un cycle de formation cohérent et structuré.