Droits TV : de quoi s'agit-il au juste ?

Chapo

En matière de sport, les droits TV défrayent bien souvent la chronique. En 2021, la défaillance du groupe audiovisuel espagnol Mediapro fragilisait durablement tout l'édifice du football français. Ce fiasco à près d'un milliard d'euros avait alors le mérite de mettre en lumière l'importance capitale des droits de diffusion audiovisuelle pour l'écosystème du sport dans son ensemble. Alors qu'en est-il du marché des droits TV sportifs à l'heure actuelle ? Tour d'horizon.

Droits TV : un marché juteux

Suivre la retransmission de la finale de Roland-Garros en direct à la télévision ou d'une rencontre du Tournoi des Six Nations semble couler de source, mais la rediffusion d'événements sportifs n'en obéit pas moins à de stricts critères juridiques. La diffusion télévisée de compétitions sportives dans l'Hexagone résulte majoritairement du statut des droits d'exploitation audiovisuelle régi par le droit de l'Union européenne. Si la propriété de ces droits demeure l'apanage des organisateurs de la compétition concernée, des dispositions spéciales permettent à certains diffuseurs de retransmettre les événements organisés par ligues professionnelles et fédérations. De nombreux médias et chaînes de télévision se pressent alors pour se départager un gâteau particulièrement convoité. D'après une mission d'information de l'Assemblée nationale, le marché des droits TV du sport en France était valorisé à environ 1, 65 milliard d'euros en 2020. Depuis vingt ans, le montant total des droits audiovisuels s'est même vu multiplié par trois à l'échelle mondiale.

Les acteurs des droits TV en France

Plusieurs diffuseurs historiques se partagent le marché français des droits TV du sport, Canal+, France Télévisions et TF1 en tête. De nouvelles chaînes sont toutefois venues bousculer le paysage médiatique de l'Hexagone ces dernières années. La fin des années 90 marquait déjà un tournant avec la remise en cause de l'hégémonie de la chaîne cryptée Canal+sur la retransmission des matchs de Ligue 1 par l'arrivée du bouquet satellite TPS. Depuis lors, le championnat de France n'a pas cessé d'être le théâtre d'une guerre permanente entre diffuseurs, voyant débouler des plates-formes comme Amazon Prime Video ou encore Free Ligue 1. Quant à des compétitions européennes comme la Ligue des Champions et la Ligue Europa, des chaînes comme RMC Sport, W9 et beIN Sports se répartissent les plus belles affiches. Les droits du football représentant environ 80 % de la valeur totale du marché, la bataille est d'ailleurs loin d'être terminée. De nouveaux venus s'immiscent dans la rediffusion d'autres disciplines. Grillant la priorité au réseau France Télévisions, Amazon Prime Video a ainsi acquis les droits de retransmission des night sessions des Internationaux de France de tennis. Les chaînes payantes Eurosport et beIN Sports diffusent le reste des tournois ATP.

Un enjeu crucial pour les clubs et les ligues

Si les droits TV attirent les convoitises des chaînes sportives, monnayer l'exclusivité des retransmissions télévisées est tout aussi essentiel pour les acteurs du sport business. En Ligue 1, les recettes issues des droits TV peuvent représenter jusqu'à 75 % des revenus d'un club, hors transferts de joueurs en période de mercato. Le sponsoring ne représenterait, en comparaison, qu'un peu plus de 20 % des revenus, contre un peu plus de 10 % pour la billetterie. Face à une masse salariale en perpétuelle explosion, les droits de télévision revêtent un enjeu de compétitivité vital. Si elle perd parfois les téléspectateurs, forcés de jongler entre de multiples abonnements, la concurrence entre chaînes joue donc en la faveur des ligues. Le montant des droits télévisés se chiffre parfois même en milliards, comme c'est le cas de la NBA américaine, de la Premier League anglaise ou de la Liga espagnole.

Qui gère les droits TV ?

Chaque ligue sportive se charge de la gestion des appels d'offres adressés aux médias audiovisuels. Des suites du désastre Mediapro, le Sénat a par exemple voté en faveur de la création d'une société commerciale filiale de la LFP vouée à assurer la vente des droits TV du foot français. Fédérations et ligues sportives s'entourent également d'experts pour les assister en matière de droits TV. C'est pourquoi certaines écoles de commerce spécialisées proposent des cursus diplômants visant à former les professionnels du sport business de demain. L'école de commerce ESG Sport offre notamment un mastère sport business spécialisation clubs sportifs, collectivités et fédérations. Accessible au sortir d'un bachelor ou d'une licence, ce diplôme de niveau bac+5 allie théorie et pratique au travers de stages en entreprises partenaires.

Les droits TV peuvent parfois sembler nébuleux, mais leur négociation s'avère aussi importante pour les diffuseurs que pour les clubs et ligues professionnels. Pour vous sensibiliser à leurs enjeux, l'ESG Sport met en place un mastère conjuguant des savoirs en stratégie marketing, identité de marque ou encore gouvernance du sport.