Marie Martine, entre passion, rigueur et ambition au service de la pelote basque

À seulement 22 ans, Marie Martine incarne parfaitement l’équilibre entre sport de haut niveau et réussite académique. Étudiante en Mastère 2ème année de Commerce & Distribution du Sport à l’ESG Sport de Biarritz, cette jeune pelotari, poursuit un rêve : monter sur la plus haute marche du podium mondial.

 

Peux-tu te présenter en quelques mots ?

Je m’appelle Marie MARTINE, j’ai 22 ans et je pratique la pelote basque. J’évolue à la fois au niveau national et international. Je participe aux championnats du Pays basque et de France, mais aussi à des compétitions en Espagne. Je fais partie de l’équipe de France des moins de 23 ans et j’ai récemment eu la chance de participer aux championnats du monde.

Peux-tu nous parler de ton parcours dans la pelote basque ?

J’ai commencé toute petite. C’est un sport très présent dans ma famille et dans ma région, donc j’ai rapidement pris la main. J’ai d’abord joué dans un petit club des Landes, souvent avec des garçons, car il n’y avait pas encore d’équipe féminine. Ensuite, j’ai rejoint un autre club pour pouvoir jouer avec des filles, puis j’ai intégré le club de Tyrosse, c’est là que j’ai participé aux championnats d’Europe des moins de 22 ans avec l’équipe de France. Nous avons remporté la compétition avec ma coéquipière, ce qui m’a ouvert beaucoup de portes : présélections pour les mondiaux seniors à Biarritz, puis intégration du club de Saint-Jean-de-Luz, où je joue depuis maintenant trois ans.

Qu’est-ce qui t’a donné envie de continuer jusqu’en ou au haut niveau ? 

C’est venu naturellement. Plus on joue, plus on progresse, et plus les opportunités s’ouvrent. J’aime la compétition, la victoire, et voir que le travail paie. Après notre 3 place aux championnats du monde, j’ai encore plus envie d’aller chercher la première marche du podium.

Y a-t-il eu un moment clé ou un déclic qui a marqué ton ascension sportive ?

Oui, étonnamment, la période du COVID. En tant que sportive de haut niveau, j’ai eu des dérogations pour continuer à m’entraîner. J’ai participé à un open qui réunissait juniors et seniors, et j’ai joué avec Maritxu Housset-Chapelet, une référence mondiale. Nous avons gagné, et c’est à ce moment-là que j’ai réalisé que je pouvais vraiment faire ma place dans la pelote.

Quelles sont les principales valeurs que la pelote basque t’a transmises, sur le plan sportif mais aussi personnel ?

Pour moi, il y en a quatre. La première, c’est la combativité. C’est une valeur que j’applique autant dans le sport que dans ma vie quotidienne. On sait que c’est difficile, mais il faut s’accrocher, toujours viser plus loin et plus haut. C’est ma façon d’avancer, de ne jamais rien lâcher.

Vient ensuite le respect. Il est fondamental, que ce soit envers ses coéquipiers, les entraîneurs, les arbitres ou les adversaires. Sans respect, il n’y a pas de véritable esprit d’équipe. La troisième valeur, c’est la rigueur. Sans travail ni discipline, on ne progresse pas. C’est une condition indispensable pour atteindre le haut niveau.

Enfin, il y a le partage, la convivialité. La pelote reste un sport profondément ancré ici. On en trouve partout en France, mais c’est ici que se trouvent les clubs les plus importants, et c’est ce qui nous motive à continuer. Ce sport crée des liens forts : aujourd’hui, une grande partie de mon entourage pratique aussi la pelote.

Marie

 

Qu’est-ce qui t’a convaincue de rejoindre cette école ? 

L’accompagnement avant même l’intégration : échanges en visio, rencontres avec la direction, journées portes ouvertes... Tout cela m’a mise en confiance.

Comment concilies-tu études et sport de haut niveau ? 

L’école propose des aménagements adaptés. Par exemple, j’ai pu manquer la semaine de rentrée pour participer aux championnats du monde, sans problème. Je bénéficie d’un bon suivi pour rattraper les cours et rester à jour. Cela me permet de performer à la fois sur le plan sportif et académique.

À quoi ressemble une journée type pour toi ? 

En période de préparation, mes journées commencent tôt, vers 6 h, avec la préparation physique. Ensuite, je vais en cours toute la journée, souvent jusqu’à 16 h, avant d’enchaîner avec un entraînement technique, puis une autre séance physique. C’est intense, mais bien organisé.

Quels conseils donnerais-tu à un jeune qui souhaite mener un double projet sport/études ? 

Il faut simplement rester assidu dans les deux, le sport et les études. Si on voit qu’on ne réussit pas dans le sport, ce n’est pas une raison pour tout lâcher, il faut aussi miser sur le côté scolaire. L’idée, c’est de réussir à bien se partager entre les deux. Et puis, si on fait confiance au dispositif, qu’on ose en parler quand ça ne va pas ou quand on a besoin de quelque chose, il n’y a pas de raison que ça ne marche pas.

Quels sont les résultats sportifs que tu souhaites atteindre à court terme ? 

À court terme, ce seraient déjà les championnats du Pays basque et le championnat de France cette année. C’est notre première saison en première série, et on a déjà atteint deux fois les demi-finales, donc on était plutôt contentes de montrer qu’on avait notre place à ce niveau. Maintenant, l’objectif, ce serait d’aller plus loin, d’atteindre une finale et pourquoi pas décrocher le titre de champion de France à court terme.

Et à long terme ? 

Mon grand objectif, ce sont les championnats du monde 2026 à Venado Tuerto, en Argentine. Ce sera la catégorie senior, donc le niveau sera très élevé, mais je veux tout faire pour décrocher ma place en équipe de France… et pourquoi pas une médaille d’or.

As-tu déjà une idée de ton avenir après ta carrière sportive ? 

Pas encore précisément. J’aime plusieurs choses et je ne veux pas me fermer de portes. J’aimerais un métier qui me permette de concilier travail et sport. Aujourd’hui, je suis en alternance dans le secteur automobile et ça me plaît beaucoup. Peut-être que je continuerai dans cette voie, voire à mon compte.

En quoi ta formation t’aide-t-elle dans cette perspective ? 

Les cours en distribution et en retail me permettent de mieux comprendre le fonctionnement du commerce. Même sans m’en rendre compte, j’applique déjà ce que j’apprends dans mon travail.

Pour terminer, quel message aimerais-tu adresser aux jeunes sportifs ou passionnés de pelote basque ? 

Ne lâchez rien ! Même si la pelote basque reste encore méconnue, elle se développe beaucoup. En Argentine et en Uruguay, c’est un sport reconnu dont les athlètes vivent pleinement. Je suis convaincue que ça viendra aussi en France. Il faut simplement continuer à s’accrocher et à y croire.